Chaque Pièce est crée avec le plus grand soin
Le Travail du Cuir, une passion…
Quand je déroule une peau tannée pour la première fois, je découvre la vie de l’animal…
Sa taille et son « dessin » me définissent sa race. Une petite queue de lézard, une peau perlée presque ronde d’autruche, un buffle veiné, une chèvre serrée, une vachette, sont autant de « grains » différents.
En la caressant encore entière, j’y vois les accidents de sa vie, ses égratignures, ses piqûres.
J’utilise principalement de la peau de vache, dont le stock est réapprovisionné par notre consommation alimentaire. L’épaisseur est variable de 1,2 à 1,8 mm ; elle peut aller jusqu’ à 5 mm, pour les « collets » de vachettes tannées végétalement.
C’est de cette première lecture que je taille les plus beaux morceaux dans le sens de la veine, m’imaginant les sacs finis, les décors.
Je découpe au cutter, autour d’un patron de carton pré-étudié, pièce par pièce.
Chaque morceau assemblé à un autre, est paré, c’est-à-dire que j’enlève une épaisseur voulue sur une largeur désirée, relative à la couture. Par exemple, si je couds à 0,5 cm du bord, je pare à 0,7 cm, largeur plus épaisseur à retourner.
S’il y a un galon à insérer entre les deux morceaux, je pare un peu plus large. Il ne faut pas évider plus que, la moitié de l’épaisseur, afin de ne pas fragiliser l’assemblage finale
Cette opération peut être exécutée manuellement avec un « couteau à parer » ou mécaniquement à l’aide d’une « pareuse» (un rouleau entraîne la matière vers un couteau circulaire, 3 cm maxi.).
Les morceaux, assemblés entre eux par l’envers puis, retournés délicatement ne doivent pas faire de surépaisseurs, de poids.
Working with leather, a passion…
When I unroll a tanned hide for the first time, I discover the life of the animal…
Its size and its “design” define its breed to me. A small lizard tail, an almost round pearled ostrich skin, a veined buffalo, the finely grained hide of a goat, a cow. All have different “grains”.
While caressing it still whole, I see the accidents of its life, its scratches, its stings. I mainly use cowhide, whose stock is replenished by our food consumption. For the cow leather cow, the thickness is variable from 1.2 to1.8 mm. It can go to as much as 5 mm for the vegetable-tanned hides.
It is from this first reading that I cut the most beautiful pieces in the direction of the vein, imagining the finished bags, the decorations, the new life of the leather.
I cut with a cutter, around a pre-formed cardboard pattern, piece by piece.
Each piece, assembled to another, is trimmed, that is to say that I remove a desired thickness on a desired width, relative to the seam. For example, if I sew at 0.5 cm from the edge, I trim at 0.7 cm, width plus the thickness to be turned over. If there is a braid to insert between the two pieces, I trim a little wider. One must not cut out more than half of the thickness, so as not to weaken the final assembly. This operation can be done manually with a “trimming knife” or mechanically with a “trimmer” (a roller drives the material towards a circular knife, 3 cm max.).
The pieces, assembled together by the reverse side and the turned over carefully, must not cause on over-thickness, or surplus weight.
Quand ma « base » est enfin coupée et parée, j’utilise plusieurs styles de décors, ajouré ou en relief, désireuse que chaque création inspire son acquéreur, lui raconte une histoire, le rassure.
Les décors en relief comme les paysages sont coupés aux ciseaux, dans des cuirs amincis au maximum, mes couleurs vives étant souvent dans des cuirs très épais, j’en laisse souvent dans la pareuse ! Je peux ainsi superposer plusieurs matières. Je m’entraîne à réaliser des paysages, un peu naïfs, du mouvement.
Les bandes sont coupées au cutter à la règle.
J’utilise des emporte-pièces à frapper- trois coups de marteau ! – pour les petites découpes intérieures, cœur, fleur, étoile, goutte, le choix est assez restreint.
Le travail de dentelle est fait à partir d’une première face apparente sur laquelle je dessine des branches d’arbre en faisant glisser le fer à fileter brûlant ! KCHII ! Je perfore ensuite avec les emporte-pièces entre les branches. Je positionne une autre face en dessous amincie au maximum, je renforce, et je couds en suivant le filet du fer, cela me donne un arbre.
Je peux enfin positionner la poche du dos, les fournitures métalliques du devant. Puis, je monte les cotés, la bandoulière, le dessous, le rabat.
La doublure, en tissus ou en cuir, cousues de jolies poches boutonnées, orné de dentelles est souvent montée à part, et n’est assemblée qu’à la fin, une fois le sac cousu et retourné.
Deux montages possibles : bord franc ou rembordé.
Dans le montage en « bords francs », chaque découpe est franche, nette, et laisse apparaître l’épaisseur. Je chauffe le « fer à fileter », chaud, je le passe à cheval sur le bord, cela enlève les aspérités du cuir. Finitions . . .Je ponce, je passe une cire teintée sur la tranche, jusqu’à’ obtention d’un bord net et franc.
Dans le montage « rembordé », une épaisseur (parée au maximum) dépasse et, est retournée sur les autres, embrassant les tranches des bords et revenant sur l’autre côté. On peut aussi monter une bande à cheval sur un assemblage en bord franc.
En fait, les matériaux utilisés dépendent de la pièce à réaliser. Pour une sacoche souple, je vais chercher une peau et doublures molles. Pour une pièce d’aspect rigide si ma matière est souple, je renforce avec du thermocollant épais, du « salpa » (aggloméré de cuir), du carton, etc…
When my “base” is finally cut and trimmed, I use several styles of decorations, openwork or in relief, in the hope that each creation inspires its potential buyer, tells him a story, convinces and seduces him.
The embossed decorations like the landscapes are cut with scissors, in leathers thinned to the maximum. My bright colours being mostly in very thick leathers, I often leave some in the cutter!
I can thus superimpose several materials. I train myself to create and form landscapes, a little naive, that show movement.
Long and short strips are cut with a ruler knife.
I use punch cutters – three strokes of a hammer! For small interior cuts, hearts, flowers, stars, droplets, the choice is quite limited.
The lace work is done from a first visible side on which I draw tree branches by sliding the burning threading iron! KCHII! I then punch with the punch cutter between the branches.
I position another face underneath thinned to the maximum, I strengthen, and I sew following the line of the iron, that gives me a tree.
I can finally position the back pocket, the metal supplies on the front. Then I mount – gluing, stitching – the sides, the shoulder strap, the underside, the flap.
The lining, almost always made of fabric, sewn with pretty buttoned pockets, adorned with lace is often mounted separately, and is only assembled at the end, once the bag is sewn and turned over.
Two possible assemblies: plain or padded edge.
In the assembly “with straight edges”, each cut is straight, clean, and allows the thickness to appear.
I heat the “threading iron”, hot, I pass it across the edge, this removes the roughness of the leather. Finishing touches :
I sand, I pass a tinted wax on the edge, until a clean and straight edge is obtained.
In the “upholstered” assembly, a thickness (trimmed to the maximum) protrudes and is turned over the others, embracing the edges and returning to the other side.
It is also possible to mount a strip astride a straight edge assembly.
In fact, the materials used depend on the part to be made. For a soft satchel, I will look for a soft skin and lining.
For a piece with a rigid appearance if my material is soft, I reinforce it with thick iron-on tape, “salpa” (leather agglomerate), cardboard, etc..